Une étude canadienne récemment publiée dans la prestigieuse revue Science, décrit comment l’obésité peut augmenter le risque de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) . Cette recherche a été dirigée par un ancien chercheur financé par le FBC, le Dr Przemyslaw (Mike) Sapieha.
On ne sait pas pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de développer une DMLA que d’autres. Le Dr Sapieha et son équipe de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal étudient comment des facteurs, dont l’environnement et le mode de vie, peuvent mener à la DMLA. Dans cette étude, ils rapportent que l’obésité peut jouer un rôle important dans le développement de cette maladie oculaire répandue.
L’équipe de recherche a nourri des souris avec un régime riche en graisses pendant 11 semaines, ce qui leur a causé un excès de poids, puis leur a donné un régime alimentaire régulier pendant 9 semaines pour réduire le poids. Les souris qui ont été nourries avec un régime riche en graisses ont pris trois fois plus de poids que celles d’un groupe témoin qui ont été nourries avec un régime normal. Après que le groupe riche en graisses ait repris un régime alimentaire régulier pendant plusieurs semaines, leur poids, leur taux d’insuline et leur tolérance au glucose sont revenus à des niveaux normaux, comparables à ceux du groupe témoin.
Après cette période d’étude de 20 semaines, les chercheurs ont ensuite induit une néovascularisation choroïdienne (CNV) chez les souris qui imite ce qui se passe dans l’œil lorsqu’une personne a une DMLA humide.
Ils ont découvert que les souris qui avaient été nourries avec un régime riche en graisses avaient 40 % de CNV en plus que le groupe témoin, ce qui indique qu’il existe un risque beaucoup plus élevé de CNV avec des antécédents d’obésité, même après une perte de poids.
Les chercheurs ont découvert que chez les souris nourries avec un régime riche en graisses, l’augmentation des tissus adipeux a un effet sur les hormones et d’autres signaux cellulaires dans le corps. Ces signaux ont reprogrammé l’ADN des cellules immunitaires, les rendant plus susceptibles de provoquer une inflammation. En règle générale, les cellules immunitaires maintiennent notre corps en bonne santé en traquant et en éliminant les agents pathogènes, mais dans la DMLA, l’activation anormale du système immunitaire dans l’œil peut provoquer une croissance anormale des vaisseaux sanguins.
Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour voir si ces découvertes se traduisent chez l’homme, les chercheurs espèrent que ces découvertes permettront le développement de traitements plus personnalisés à l’avenir et que les scientifiques examineront le rôle que jouent l’obésité et les facteurs liés au mode de vie dans d’autres conditions neuro-inflammatoires.