Obésité liée à la DMLA

9 mars 2023
Traduit de l’anglais depuis www.fightingblindness.ca/news/research-news/

Une étude canadienne récemment publiée dans la prestigieuse revue Science, décrit comment l’obésité peut augmenter le risque de développer une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) . Cette recherche a été dirigée par un ancien chercheur financé par le FBC, le Dr Przemyslaw (Mike) Sapieha.

Source : Association québécoise de la dégénérescence maculaire (AQDM)

On ne sait pas pourquoi certaines personnes sont plus susceptibles de développer une DMLA que d’autres. Le Dr Sapieha et son équipe de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont à Montréal étudient comment des facteurs, dont l’environnement et le mode de vie, peuvent mener à la DMLA. Dans cette étude, ils rapportent que l’obésité peut jouer un rôle important dans le développement de cette maladie oculaire répandue.

L’équipe de recherche a nourri des souris avec un régime riche en graisses pendant 11 semaines, ce qui leur a causé un excès de poids, puis leur a donné un régime alimentaire régulier pendant 9 semaines pour réduire le poids. Les souris qui ont été nourries avec un régime riche en graisses ont pris trois fois plus de poids que celles d’un groupe témoin qui ont été nourries avec un régime normal. Après que le groupe riche en graisses ait repris un régime alimentaire régulier pendant plusieurs semaines, leur poids, leur taux d’insuline et leur tolérance au glucose sont revenus à des niveaux normaux, comparables à ceux du groupe témoin.

Après cette période d’étude de 20 semaines, les chercheurs ont ensuite induit une néovascularisation choroïdienne (CNV) chez les souris qui imite ce qui se passe dans l’œil lorsqu’une personne a une DMLA humide.

Ils ont découvert que les souris qui avaient été nourries avec un régime riche en graisses avaient 40 % de CNV en plus que le groupe témoin, ce qui indique qu’il existe un risque beaucoup plus élevé de CNV avec des antécédents d’obésité, même après une perte de poids.

Credit: Wellcome Library, London.

Les chercheurs ont découvert que chez les souris nourries avec un régime riche en graisses, l’augmentation des tissus adipeux a un effet sur les hormones et d’autres signaux cellulaires dans le corps. Ces signaux ont reprogrammé l’ADN des cellules immunitaires, les rendant plus susceptibles de provoquer une inflammation. En règle générale, les cellules immunitaires maintiennent notre corps en bonne santé en traquant et en éliminant les agents pathogènes, mais dans la DMLA, l’activation anormale du système immunitaire dans l’œil peut provoquer une croissance anormale des vaisseaux sanguins.

Bien que des travaux supplémentaires soient nécessaires pour voir si ces découvertes se traduisent chez l’homme, les chercheurs espèrent que ces découvertes permettront le développement de traitements plus personnalisés à l’avenir et que les scientifiques examineront le rôle que jouent l’obésité et les facteurs liés au mode de vie dans d’autres conditions neuro-inflammatoires.

Texte original :

OBESITY LINKED TO AMD

A Canadian study recently published in the prestigious journal Science, describes how obesity may increase the risk of developing age-related macular degeneration (AMD). This research was led by past FBC-funded researcher Dr. Przemyslaw (Mike) Sapieha.

It isn’t clear why some people are more likely to develop AMD than others. Dr. Sapieha and his team at Hôpital Maisonneuve-Rosemont in Montreal are looking at how factors, including environment and lifestyle, can lead to AMD. In this study, they report that obesity can play a significant role in the development of this prevalent eye disease.

The research team fed mice a high-fat diet for 11 weeks causing them to be overweight, and then gave them a regular diet for 9 weeks to bring the weight down. The mice that were fed the high fat diet gained three times more weight than those in a control group who were fed a regular diet. After the high-fat group resumed a regular diet for several weeks, their weight, insulin levels, and glucose tolerance came back to normal levels, comparable with the control group.

After this 20-week study period, the researchers then induced choroidal neovascularization (CNV) in the mice which mimics what happens in the eye when a person has wet AMD.

They discovered that the mice who had been fed the high-fat diet had 40% more CNV than the control group, indicating that there is a much greater risk of CNV with a history of obesity – even after weight loss occurs.

The researchers found that in mice fed the high-fat diet, the increase in fatty tissues has an effect on hormones and other cell signals in the body. These signals reprogrammed the DNA of immune cells making them more likely to cause inflammation. Typically, immune cells keep our bodies healthy by tracking down and removing pathogens, but in AMD the abnormal activation of the immune system in the eye can cause abnormal growth of blood vessels.

While more work needs to be done to see if these findings translate into humans, researcher’s hope that these findings will allow for development of more personalized treatments in the future and that scientists will consider the role obesity and lifestyle factors play in other neuroinflammatory conditions.